Photo de chevilles

Une approche déculpabilisée…

Mon apprentissage en autodidacte de l’instrument est basé sur la recherche du point de relaxation dans la difficulté technique. Il consiste en une pratique d’une à plusieurs heures par jour, mais très rarement plus de quatre. Dès le départ, je me suis mesuré aux morceaux les plus difficiles, à savoir les Etudes de Chopin qui sont devenues mon mentor. Evidemment, mes doigts partaient dans tous les sens et j’étais le seul à pouvoir distinguer la musicalité qui s’en dégageait, seul parce que les autres étaient déjà partis depuis longtemps…

Il est normal d’être crispé lorsqu’on débute. Vouloir jouer juste, être détendu ou avoir une position de main correcte ne font que rajouter des couches à notre tension. Vouloir quoi que ce soit est une souffrance garantie. Si l’exercice du piano est vécu de façon ludique, sans but, il se transforme en pur plaisir. On peut même franchement oublier tout enjeu musical et libérer toute notre attention pour le ressenti corporel. Rien que par ce biais, on peut savoir si notre toucher est bon ou crispé. Même sur un clavier muet, on peut savoir si on joue juste ou faux. Il est donc possible d’ apprendre le piano comme l’art japonais du tir à l’arc: toute l’attention est portée sur la position du corps et lorsque celle-ci est aboutie, la flèche s’en va droit au but, la musique vient, la technique et le pianiste disparaissent.